Le droit du sol

Sonnée.
Je referme la couverture et caresse du bout des doigts le mammouth de Pech Merle qui s’y trouve.
Vertige.

Marcher au long cours, le poids du sac sur les clavicules, les paysages traversés au rythme des pas, le corps qui au fil des jours semble n’être fait que pour ça. Les nuits sous les étoiles, le vertige des espaces du massif central. Cette impression de faire partie d’un tout. La joie de manger des abricots au milieu d’une rivière, l’énergie de certains lieux, le chemin sur la carte et dans les jambes. Tout ceci m’est familier.

Je n’ai jamais trop entendu parler de Pech Merle. Je connais mieux Chauvet Pont-d’Arc pour avoir habité et travaillé à proximité. J’en ai rêvé tellement de nuits de cette grotte, les dessins qu’on pourrait croire d’hier sur les murs. Combien de fois j’ai regardé les photos des différents panneaux, lu les publications ? Quelle magie dans les gorges de l’Ardèche et aux alentours, juste parce qu’elle est là, qu’il y en a peut-être d’autres et surtout qu’ils étaient là, ont vécu et arpenté ce lieu. La végétation était autre mais l’arche du pont d’arc était déjà là. Force des origines et vertige du temps qui passe. Questionnement aussi. Et nous ? Qu’allons nous laisser ?

Bure. CIGEO. Poubelles nucléaires. Pour des millénaires. Bien sur j’ai entendu parler de Bure, de ce projet fou d’enterrer sous l’argile nos déchets nucléaires. Mais c’était après Notre Dame des Landes où j’étais allée une fois manifester. J’avais l’impression d’avoir participé. Le projet était abandonné. Bure était une autre lutte, à d’autres d’y aller aussi. Si la construction de l’aéroport était stoppée ils allaient bien arrêter Bure. Je n’ai pas d’avantage suivi. J’étais contre par principe. Je ne savais pas que le projet datait de longue date, je ne savais pas le laboratoire sur place, l’arrosage à grand coup de financement, je ne savais pas la répression sur place. Je n’ai pas pris la peine de savoir.

Ce n’est pas notre propre perte que nous préparons mais celle des générations et des générations suivantes. Nous fabriquons le poison, le faisons couler à flot pour un confort illusoire. Plus malins que Prométhée. Nous jouons aux petits dieux colériques et mesquins. Regardez-nous, nous allons vous sauver du réchauffement climatique à grand coup d’irradiation.

Je retourne le livre retrouve le marcheur dans les grandes étendues herbeuses du massif central. Fais abstraction des symboles de radiation et tourne quelques pages, pour quitter l’horreur, retrouver le ciel étoilé, recroiser ce chien sous la pluie, retrouver en moi le sentiment de la marche sur « la peau du monde ». Revoir Marc Dufumier et les autres. Penser qu’une centaine de pages plus loin Etienne Davodeau rentrera sur le territoire de la commune de Saudron pour marcher vers Bure avec Joël Domenjoud. Je revis l’émotion que m’a procuré ce pied de nez, et je suis heureuse que cette BD existe. Au delà de l’horreur et de l’affront fait à la vie qu’elle évoque je vais essayer d’en garder l’espoir et la lutte. Ils pourront pendre le poète, mais jamais la poésie*

Je ne peux que vous conseiller cette BD. Le droit du sol. Journal d’un vertige d’Etienne Davodeau aux éditions Futuropolis. Bonne lecture !

* Première strophe de « Révolution » du groupe acoustique « C’est qui Paulette ?».

HVE, un nouveau label…

…. à mettre directement à la poubelle ?

HVE pour Haute Valeur Environnementale, un label porté par le ministère de l’agriculture qui se félicite d’avoir atteint l’objectif de 15 000 exploitations agricoles certifiées 6 mois avant la date du 1er janvier 2022. Et ce n’est pas terminé puisque le plan biodiversité mis en place par le gouvernement en 2008 vise les 50 000 exploitations labellisées d’ici 2050.

Chiffres octobre 2021.Source Ministère de l’agriculture.

A quoi correspond la HVE ? Il s’agit du plus haut niveau de certification environnemental mis en place par le gouvernement. D’après les états généraux de l’alimentation, cette labellisation doit valoriser les exploitations qui entament une démarche de transition écologique. Elle se base sur deux options avec un même niveau d’exigence. Soit une approche globale, soit une approche thématique où des points doivent être collectés pour 4 thèmes.

Si la HVE est mise sous les projecteurs par les pouvoirs publics, Certain déplorent des niveaux d’exigence au ras des pâquerettes. Une note de l’Office Français de la Biodiversité de fin 2020 indique que dans la plupart des cas, la HVE n’entraine aucun bénéfice environnemental. Les critères retenus ne sont pas assez discriminants. Par exemple l’un des critères d’obtention du label est que les achats d’intrants type pesticides ne dépassent pas 30% du chiffre d’affaire de l’exploitation. Donc plus le chiffre d’affaire est élevé plus il est possible d’utiliser de phytosanitaires. Par ailleurs, quand on sait que ce chiffre est en moyenne de 14% pour les exploitations viticoles et de 26% pour les maraichers la question de la transition se pose. Pas mieux du côté infrastructures agroécologiques, l’étude de l’OFB souligne qu’une exploitation de 100 ha pourrait rentrer dans les critères de la HVE avec seulement 1km de haie. Par ailleurs il est tout à fait possible d’être labellisé HVE et de produire des aliments hors sol, à contre saison sous serre chauffée. La HVE ne demande aucune amélioration par rapport au climat et ne présente aucun critère relatif au bien être animal, pas de densité limitée dans les bâtiments, aucune obligation que les animaux aient accès à l’extérieur.

Récemment, une étude du BASIC, WWF et Greenpeace a comparé 11 labels que l’on retrouve sur les denrées alimentaires. Cette étude se base sur 14 critères écologiques et sociaux-économiques pour chacun des labels.

Schéma issu de l’ « Étude de démarches de durabilité dans le domaine alimentaire. » Basic, WWF, Greenpeace.

La HVE ressort avec un score global de 1/5 tant sur les aspects environnementaux que sur les aspects socio-économiques. 5/5 signifiant qu’il s’agit des meilleurs résultats obtenus en comparaison aux autres logos. Sur les 7 critères environnementaux retenus le potentiel d’impact positif du label HVE est évalué comme moyen en ce qui concerne la dégradation des sols et comme faible pour l’ensemble des autres critères sauf pour le critère « pertes et gaspillage » ou il est évalué comme « non avéré ». En ce qui concerne les critères sociaux-économiques c’est du « non avéré » partout sauf pour la santé humaine ou le potentiel d’impact positif est évalué comme faible. En comparaison, le label « agriculture biologique » atteint un score de 4/5 sur les aspects environnementaux et de 3/5 sur les aspects socio-économiques.

Comparaison des résultats obtenus par les labels AB et HVE au regard des critères de l’étude BASIC_WWF_Greenpeace. Schémas issu de l’ « Étude de démarches de durabilité dans le domaine alimentaire. » Basic, WWF, Greenpeace.

La comparaison pourrait en rester là et il serait possible de juste déplorer la création d’un nouveau label dans la multitude de ceux qui existent déjà et au milieu desquels le consommateur peine à se retrouver. Mais si le bât blesse et que nombreuses sont les voix qui s’élèvent contre la HVE c’est qu’en 2008, lors du Grenelle de l’environnement, la HVE devait être un vecteur d’aide vers une agriculture plus respectueuse des écosystèmes et de la biodiversité : la bio. Or, comme mentionné précédemment, les critères de labellisation manquent d’ambition mais surtout la HVE est devenue semble-t-il une fin en soit.

Ainsi les fermes HVE vont, au même titre que les fermes labellisées AB, atteindre le plafond maximum des aides dites des « écorégimes » qui pourraient représenter entre 20 et 30 % du montant total du 1er pilier de la nouvelle Politique Agricole Commune (PAC). La HVE ouvre également droit au même crédit d’impôt que la labellisation bio et ouvre la porte à l’approvisionnement de la restauration collective. Quel intérêt alors d’aller plus loin qu’un label qui, pour un certain nombre de labellisation ne demande pas ou peu de changement sur la ferme ? L’IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales), un think tank indépendant travaillant notamment sur la durabilité des politiques alimentaires à l’international, n’a pas peur de dire que sans une révision importante du cahier des charges de la HVE c’est l’ensemble du dispositif d’écorégimes français qui se trouvera décrédibilisé.

Image issue de l’article « Label Haute valeur environnementale : un instrument au service de l’agriculture intensive ? » du magazine Reporterre.

HVE un nouveau label à mettre à la poubelle ? Peut-être pas directement mais à condition soit de réviser sérieusement le cahier des charges pour en faire un véritable gage de qualité environnementale soit de le laisser à sa place au milieu de la foule des autres logos sans lui permettre les avantages économiques sus mentionnés. Car à l’heure actuelle difficile de parler d’autre chose que d’une vaste opération de greenwashing menée en grande partie par le ministère de l’agriculture lui même.

Sources :
La certification agricole « HVE » sous le feu d’une nouvelle critique. Le Monde 26 mai 2021.
Les chiffres clés de la Haute Valeur Environnementale (HVE). Ministère de l’agriculture et de l’alimentation 19 octobre 2021.
Label Haute valeur environnementale. Des exigences insuffisantes. UFC que choisir 05 octobre 2021.
HVE outil de greenwashing pas de transition agroécologique. Confédération paysanne
Selon l’OFB, tout le référentiel HVE est à revoir. Plein champ 09 juin 2021.
La certification Haute Valeur Environnementale dans la PAC : enjeux pour une transition agroécologique réelle. Pierre-Marie Aubert (Iddri), Xavier Poux (Iddri, AScA) mars 2021.
Label Haute valeur environnementale : un instrument au service de l’agriculture intensive? Reporterre 21 janvier 2021.
Étude de démarches de durabilité dans le domaine alimentaire. Basic, WWF, Greenpeace juin 2021.

L’arbre du voyageur, un usurpateur !

L’arbre du voyageur ou Ravenala madagascariensis.
Quiconque a fréquenté les tropiques connaît sa silhouette unique.

Arbre du voyageur à Cacao en Guyane française.

Cette plante originaire de Madagascar se retrouve dans de nombreux jardins botaniques comme à Nancy. Elle a également été largement introduite comme ornementale dans les pays tropicaux (Indonésie, Mexique…) où elle est parfois devenue subspontanée voir invasive comme à l’île Maurice.

Répartition connue de l’arbre du voyageur entre 1954 et 2020. Source : https://www.gbif.org/

Invitation au voyage c’est la seule représentante du genre Ravenala. Elle fait partie de la famille des Strelitziaceae.
Ses palmes caractéristiques peuvent s’élever jusqu’à 20m.
Dans son milieu d’origine, la pollinisation se fait par les chauves-souris et les lémuriens tandis que les oiseaux sont chargés de la dissémination des graines.

Mais si connu qu’il soit, l’arbre du voyageur n’en a pas moins usurpé son nom.

Arbre du voyageur dans son pays d’origine. Source Kew science,plants of the world online

L’arbre du voyageur n’est pas un arbre !

Mais qu’est-ce qu’un arbre?
Question qui peut paraître triviale mais en fait tous les botanistes ne sont même pas d’accord. La définition la plus communément admise est qu’un arbre est un végétal, généralement de grande taille (mais les saules nains qui s’élèvent à peine du sol sont bien des arbres), avec un tronc, des branches, des feuilles, une architecture particulière et il est doté de bois.
Un arbre, un tronc, des branches, du bois… rien de bien nouveau jusque là.

Sauf que… l’arbre du voyageur n’a pas de bois.
A l’instar des palmiers qui disposent d’une tige rigide emplie de moelle ou de fibre mais pas de bois, l’arbre du voyageur est une herbacée. Une herbe qui rentrerait plutôt dans la catégorie géante certes, mais tout de même une herbe.

Arbre du voyageur en Thailande. Source Igor Sheremetyev Kew science,plants of the world online

L’arbre du voyageur pas si secourable que ça pour le voyageur !

Ce qualificatif « du voyageur » il le doit à ses larges palmes en éventail. Elles sont disposées de telle sorte que l’eau de pluie ruisselle le long des tiges pour aller se stoker dans le tronc. Il se raconte que le voyageur, pratiquement mort de soif pourrait couper le « tronc » et boire l’eau qui s’en écoule. Mieux vaudrait cependant s’assurer de ne pas avoir d’autres chances de survie. L’eau stockée dans le tronc a toute les chances d’être plus ou moins croupie et d’abriter une microfaune variée qui pourrait être légèrement dérangeante pour les intestins.

Arbre du voyageur ornemental en Indonésie. Source : Wikipedia

.Alors faut-il rebaptiser l’arbre du voyageur Herbe géante voyageuse ? L’arbre du voyageur à beau avoir un peu usurpé son nom, il reste un symbole du voyage, de la beauté et de la diversité de la nature, une invitation au rêve et aux départs.

Les graines bleues de l’arbre du voyageur. Source : Wikipedia.

Sources :
Le livre des arbres de Gaud Morel et John Wilkinson
Article « arbre » du Dictionnaire de botanique d’Encyclopaedia universalis
Plaidoyer pour l’arbre de Francis Hallé
Article « arbre du voyageur » de l’encyclopédie en ligne wikipédia
Claude Marcel Hladik, Patrick Blanc, Annette Hladik. L’arbre du voyageur : Des usages et de la diffusion horticole du ravenala.. 2002. ￿hal-00521247v1￿

Objectif 1,5

Deux degrés ou même un virgule cinq degrés par rapport à l’aire pré-industrielle c’est ce que le GIEC préconise de ne pas dépasser pour éviter l’emballement climatique.

Mais rester sous 2 degrés ca veut dire quoi? Les chiffres tournent en tonnes de C02 par habitant mais concrètement qu’est-ce qui doit / va changer ?

Ça c’est l’une des possibilités. Mais les auteurs de la vidéo le disent eux même ce scénario est peu probable. D’une part parce que l’on ne va pas du tout dans ce sens et d’autre part parce que ça semble improbable que tout se passe aussi bien, aussi simplement et avec aussi peu de casse. Pessimisme ou réalisme ?

Depuis une dizaine d’années, le cabinet de conseil BL Evolution accompagne collectivités et entreprises privées souhaitant mettre en place une transition écologique. Ils sont, entre autres, spécialistes sur les questions énergétiques et climatiques.
En 2019, ils se sont emparés du rapport « Réchauffement planétaire de 1,5° » rédigé par le GIEC à l’intention des décideurs et l’ont traduit en mesures concrètes.

Leur objectif est simple, nous faire prendre la mesure des changements à mettre en place d’ici 2030 pour rester dans la trajectoire des +1,5° maxi. Il ne s’agit pas là d’un dogme où d’une solution unique juste d’un possible à l’échelle de la France en ce basant sur notre fonctionnement actuel mais aussi sur les priorités annoncées pour les années à venir.
Ils ont ainsi estimé de combien il fallait diminuer les émissions de CO2 de manière globale, puis les ont réparti par secteur au regard de ce qui leur semblait le plus réaliste au moment de la rédaction du rapport. Puis tout cela a été décliné en mesures concrètes dont les effets attendus sont explicité et commentés.

Au total plus d’une soixantaine de mesures est proposée allant de la rénovation thermique des logements « Passer de 200 000 rénovations en 2019 à 1 000 000 de rénovations par an d’ici 2027 puis maintenir ce taux » à la limitation des achats de textile neuf par habitant à 1kg/an. Notre usage du numérique est également à revoir avec la nécessité de diviser par 3 la quantité de vidéo visionnées en ligne, les transports sont à remodeler totalement avec une diminution drastique du trafic aérien et bien d’autres choses encore : tertiaire, production énergétique, aménagement du territoire, agriculture, service public, la diversité des mesures est grande. L’ensemble est à retrouver de manière détaillée dans leur étude « Comment s’aligner sur une trajectoire compatible avec les 1,5 degrés ? » et très résumé en infographie (extrait de l’infographie au dessus).

Encore une fois, comme l’indique les auteurs, il ne s’agit que d’un scénario possible en fonction de critères et de répartitions qu’ils ont eux-même choisis et qu’ils nous exposent. Mais puisque l’outil de modélisation était créé, pourquoi ne pas le rendre public. Et c’est ce qui a été fait. Quoi de mieux pour se rendre compte des évolutions à mettre en place pour rester sous les 1,5 degrés que de pouvoir soit-même bouger les curseurs et voir l’incidence de nos choix sur la température du globe. Les principales catégories présentées dans l’étude sont là et une synthèse des impacts des choix effectué nous attends à la sortie avec une variante selon si on choisi une réduction égalitaire ou équitable de la réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle de la planète.

Alors A VOUS DE JOUER ! Le simulateur climat c’est par ici !

Pour aller plus loin (en plus des liens présents dans l’article)

Le site Mission Climat qui héberge le simulateur mais aussi plein d’autres données : http://mission-climat.io/
Le site de BL Evolution : https://www.bl-evolution.com/
Le scénario négaWatt 2017-2050 : https://www.negawatt.org/Scenario-negaWatt-2017-2050
L’interview de Charles-Adrien Louis du bureau d’étude B&L Evolution


Nos vaches ont des noms

Elles ont toutes des prénoms ? Mais vous les reconnaissez comment ?

Au début on les reconnaissait à la mamelle, de la fosse c’est ça qu’on voit le mieux. Mais à force de marcher plié en deux dans l’étable pour voir dessous on finit par simplement les reconnaître comme on reconnaît les gens qu’on connaît. Une robe, une gestuelle, une odeur, un comportement…

Maya et sa conception bien à elle de l’utilisation d’une logette.

Celle qui me suit partout dans l’étable c’est Mimosa. Parfois elle veut des caresses parfois pas. Avec sa grosse mamelle et sa robe toute noire c’est Giroflée. La noire là bas c’est Icône. Même de loin je la reconnais elle a un port de tête de reine, on ne peut pas confondre, c’est une vache classe. La petite là c’est Madeleine. Elle a le poil tout doux. Avant elle levait pas la queue pour … enfin vous voyez… mais depuis son deuxième veau c’est tout bon.

Icône à la traite. Ce n’est pas le cas ici mais souvent elle pointe ses oreilles droites sur sa tête.

La grise là c’est Hirondelle, et celle-ci c’est sa fille Luciole. Parfois je les mélange un peu mais j’ai plus de contacts avec Luciole. C’est une vache très empathique, têtue aussi, mais empathique. Je peux toujours compter sur elle pour un câlin. Ssi j’ai le moral en berne c’est même elle qui vient. Mais j’essaye de ne pas trop aller à l’étable dans ces cas là. Elle n’a pas à prendre mes mal-êtres. Parfois elle réclame aussi. Elle est capable de rester plantée sans bouger au milieu du chemin jusqu’à ce qu’elle ait reçu toute l’attention qu’elle souhaitait.

Luciole venue se couchée dans la logette face à moi lors d’une séance de surveillance des chaleurs.

La petite noire avec les petites taches c’est Loreleï. Depuis 2-3 semaines elle est devenue très ch…. Enfin… facétieuse. Elle revient dans la salle de traite à l’envers, elle embête les autres, ne veut pas se pousser du milieu, rechigne à se mettre au cornadis… C’est nouveau, avant c’était une vache sans histoire. Samedi matin elle était plantée à la sortie du couloir de la salle de traite et elle essayait de convaincre Nikkita de remonter le couloir à l’envers.
– « Allez vas-y ! »
– «  Mais je me suis déjà faite grondée tout à l’heure ! »
– « Allez ! Mais c’est rigolo, t’es une nouvelle en plus ils diront rien, vas-y ! » C’est tout juste si elle la poussait pas du museau. Nikki a résisté, mais pas Nivea…

Loreleï qui s’occupe de son veau, quelques minutes après le vêlage.

Celle-ci c’est Jenny, une de mes préférées. Un peu les mêmes taches que Loreleï mais plus grande, plus vieille aussi et l’hiver on la trouve invariablement au fond de l’étable à côté du volet. C’est son coin. Tous les jours en fin d’après midi elle est là.

Couchée là, c’est Esmeralda. J’ai commencé à la reconnaître parce qu’elle donne beaucoup de lait. Mais il n’y a pas que la mamelle. C’est une croisée, elle est noire et elle a une petite tête. Souvent, pas loin, il y a Inès, surtout en salle de traite. Assez transparente à l’étable Inès mais longue à traire. Il y a juste eu quelques semaines où elles ne venaient plus ensemble, peut-être qu’elles s’étaient disputées… Ça arrive parfois.

Cet été Irma m’a fait la tête pendant 3-4 jours parce qu’un soir où j’étais à la bourre, j’ai osé la pousser alors que d’habitude elle me faisait rire avec sa manie de faire 3 pas et de s’arrêter. Elle venait toujours me voir quand je passais dans le troupeau, et quand je leur faisais traverser la route elle s’écartait du groupe pour venir me renifler et mendier une caresse. Mais pendant quelques jours, elle m’a boycottée royalement. Elle passait devant moi la tête haute, sans un regard et avec un écart si j’essayais de m’approcher. J’ai dû m’excuser platement et j’ai réussi à rétablir nos relations en lui offrant un morceau de la pomme qui me servait de goûter.
C’est une vache qui avait de l’humour. Les woofers ne pouvaient pas la faire rentrer en salle de traite, elle faisait exprès de ne pas avancer. Il suffisait qu’on sorte la tête pour qu’elle y aille, au désespoir du woofer. Ça la faisait marrer, et moi aussi en fait. Aujourd’hui on ne l’a plus, il a fallu la vendre. Avec Happy elles sont montées toutes seules dans le camion. Je leur avais expliqué où elles allaient.
Je n’aime pas les voir partir.

La petite rousse c’est Muse, l’autre avec la choucroute sur la tête c’est Malice. Ce sont des Simmentales, comme Caramel, Melba, Larissa et 3700. La grosse patate là, c’est Idéale et celle avec le gros derrière c’est Hermine. Dans les grosses vosgiennes comme ça il y a aussi Edelweiss mais plus blanche et Groseille avec ses petites taches. Elles sont toutes allées au concours de la vosgienne, avec Mimosa et Moutarde.

Groseille qui rentre de dehors et s’est vigoureusement frotté la tête dans le talus.

Ça c’est Étincelle, son nom lui va bien, elle a les taches un peu feu. C’est une bonne vache. Elle a 11 ans, elle fait partie des plus veilles. Elle donne de jolis veaux, elle est facile à traire, gentille, elle ne fait jamais d’histoire et elle est belle non ? Celle là aussi je la trouve belle, Hopla, avec sa tête toute large. Normalement des vaches ça se regarde de derrière mais bon…

Elle c’est Liberté. Le matin on fait un concours à la moins réveillée de nous deux. Souvent elle gagne mais pas toujours. Elle rechigne toujours un peu à se lever et à passer de l’autre côté pour la traite.

Heidi je la reconnais que d’en dessous, et Lila aussi il faut que je regarde la mamelle. Heidi a les trayons noirs et une excroissance au niveau du trayon arrière droit. Lila a le trayon arrière droit un peu tordu depuis qu’elle s’est faite piquée par une abeille.

La grosse, c’est Louloute. Elle est belle aussi. C’est une vache que le genre humain indiffère totalement. Elle nous tolère mais elle va jamais venir dire bonjour ou chercher le contact. Elle vient à la traite, elle donne son lait, nous regarde un peu de haut l’air de dire vous voyez je sais ce que j’ai à faire, vous me donnez à manger, on est quitte. Pas besoin de faire toute une histoire.

Mélodie juste avant son vêlage.

Et voici Fadette, la vache à deux de tension. Jasmina aussi est un peu comme ça. J’ai mis du temps à les reconnaître. Je sais juste qu’elle est toujours à la traîne, elle rentre en dernier à la traite et bien souvent il faut aller la chercher. Pourtant Fadette est la préférée de beaucoup de monde, surtout des enfants. Il paraît qu’elle fait de super câlins. Je préfère Luciole.

Enfin voila… ce sont nos vaches, toutes différentes les unes des autres alors pourquoi on ne les reconnaitrait pas ?

AGIR. Tous. A tous les niveaux. MAINTENANT.

« Face à l’urgence, on a plus le choix en réalité […] l’enjeu est d’inventer un devenir radicalement autre, cet enjeu est immense. Je ne sais pas si nous saurons relever ce défis mais je crois que nous serions plus coupable encore de ne pas le tenter. […]

Il faut que la réception du sérieux change de camp. On ne peut pas continuer à faire comme si la pensée écologiste était l’apanage de quelques doux dingues et le dogme d’une croissance immodérée était l’apanage des gens sérieux. C’est exactement l’inverse. […]
Il faut des mesures politiques concrètes, coercitives, impopulaires s’opposant à nos libertés individuelles. On ne peut plus faire autrement. […] L’appel à la responsabilité individuelle est nécessaire mais insuffisante. […] Nous devons exiger des pouvoirs publics des mesures réelles […] qui sont concrètes et qui sont impopulaires, parce qu’elles vont forcément s’opposer à un peu de notre confort. Cela dit, ce n’est quand même qu’une perte de liberté apparente. Parce que quand on dit à un jeune enfant je t’interdis de casser ton jouet, bien-sur on entrave sa liberté de l’action dans l’instant. Mais c’est pour qu’il ait précisément la liberté d’y revenir par la suite.

Il faut harceler le pouvoir politique pour que l’écologie soit considérée comme une priorité. […] plus aucun pouvoir politique qui ne ferait pas de l’écologie sa priorité n’est aujourd’hui crédible. Une formation politique, une gouvernance politique qui ne fait pas de la sauvegarde du monde sa priorité est simplement ubuesque. Nous n’en voulons plus, elle n’a plus aucune légitimité. […] voila le message que je crois  la société maintenant doit marteler. […] C’est exactement pour ça que nous avons créer le politique. Le politique sert à ça, à nous sauver de ce type de situation. Si ils ne le font pas ils ne servent à rien. »

Extraits de la vidéo ci-dessus. Discours d’Aurélien Barrau astrophysicien, professeur à l’université Grenoble-Alpes. Spécialiste notamment des trous noirs, du big-bang et de la gravité quantique.

Pour aller plus loin :

L’appel des 700 : Réchauffement climatique nous en appelons aux décideurs politiques. Appel rédigé par 700 scientifiques français.

 

Vadrouille autour de Le Haut du Tot

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Le Haut du Tot est la plus haute paroisse du département des Vosges. Paroisse, oui mais pas commune. Ce qui ressemble pourtant à un village avec son église, sa place et son café ne possède cependant pas de mairie. Les habitants sont partagés entre les communes de Sapois et de Vagney situées plus bas dans la vallée.

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Pour monter à Le Haut du Tot à pied, il est possible de partir de Sapois par le chemin de la Hazelle de passer par Dramont et de bifurquer vers l’est juste avant La Croix des Hêtres. Peu après, à environ 5,5 km et 385m D+ du départ la pause s’impose aux Jardins de Bernadette.

Regard sur Sapois depuis le chemin de la Hazelle

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Bivouac aux senteurs de sarriette aux Jardins de Bernadette

Les Jardins de Bernadette produisent plantes médicinales, aromates et plantes à tisanes dans un écrin de verdure et de nature. Le lieu incite au calme et à la contemplation. D’autant plus que Les Jardins de Bernadette sont partenaires de l’exposition « les sentiers de la photo« . Les photos sont disséminées dans les jardins et le long des sentiers alentours et nous emmènent tutoyer les sommets du Tibet.

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Du toit des Vosges au toit du monde.

Après la pause, un passage à l’étang de Blancfaing, permet d’atteindre le lieu dit « Le poteau » sur lequel sont placardés de nombreuses directions pour les marcheurs.

Si l’ombre est recherchée, il est possible de se diriger à l’est vers le col de Sapois en restant en sous bois et relativement à plat par la Sotière et le secteur de la Tête de la Neuve Roche. La majeure partie du temps, le chemin prend la forme d’une piste qui défile bien sous la chaussure mais reste agréable à parcourir. Le seul inconvénient de ce chemin est le nombre important de ralentisseurs installés sur les bas côtés entre les myrtilles et la jolie herbe verte en sous-bois en arrivant au dessus du col qui incite à la paresse et à la sieste.

 

 

Le col de Sapois n’est pas désagréable mais offre surtout l’avantage d’ouvrir la porte sur de nouveaux itinéraires notamment en direction de la Schlucht pour les randonneurs qui ont le temps où qui n’ont pas de véhicule les attendant à Sapois.

 

 

Le cas échéant, il ne reste plus qu’à convaincre les pieds qu’il est temps de retourner vers Le Haut du Tot. S’ils ne sont pas d’accord, il est possible de les amadouer en traversant le Menaurupt (ruisseau) et en empruntant l’autre versant de la vallée. Un passage par le sud qui permet de grimper à la Roche des Ducs. Une grimpette somme toute très sympathique avec un passage en forêt moussue dont l’ambiance n’est pas sans rappeler celle du massif du Taennchel en Alsace. Une fée des bois pourrait sortir de sous un caillou sans que l’on s’en étonne vraiment.

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Vue depuis la Roche des Ducs

La roche des Ducs vaut le coup d’œil pour le site en lui même et pour la vue, à condition de regarder au loin. Le fond de la vallée de Rochesson qui s’étend à nos pieds étant particulièrement saccagé entre usines et urbanisation aberrante.

Le retour sur Le Haut du Tot se fait gentiment. Le passage par l’expo photo pour rejoindre l’étang de Blancfaing permet de tromper la fatigue car ce sont un peu plus de 20 km qui ont été parcourus depuis les jardins de Bernadette.

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Cadre naturel. Exposition les sentiers de la photo, auteur non mentionné.

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Les sentiers de la photo. Yack sauvage au Tibet. Auteur non mentionné.

 

Difficile d’aller au Haut du Tot sans passer par la cascade de la pissoire. Chemin facile, en sous bois, bien balisé et bordé de framboisiers sauvages. La cascade n’est pas très haute, le secteur fréquenté, mais néanmoins agréable pour s’arrêter rêvasser en regardant l’eau couler.

 

De là, il est possible de filer en direction de Chèvreroche pour peut-être la plus jolie partie du parcours. Prairies fleuries, paysages ouverts s’apprécient même au son du tonnerre et sous la menace de la pluie avant de suivre la piste forestière vers l’ouest.

 

Chèvreroche, classé Espace Naturel Sensible du département des Vosges, nous offre un joli paysage de landes à mouton et une vue à 360° qui permet de voir les Vosges du Nord et la forêt noire.

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Depuis Chèvreroche

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Vue sur le sommet du Hohneck

De là haut, après avoir largement profité du paysage, il est possible de redescendre rapidement en direction de Sapois. Mais pour éviter la route, il faut refaire une petite grimpette après les environ de champ Simon et passer par les jolies monotraces des balcons de la Hazelle que l’on ne suit malheureusement pas sur la totalité de leur tracé avant de retrouver la piste du départ moins d’un kilomètre avant Sapois.

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Au final, l’ensemble fait une boucle plutôt agréable d’un peu plus de 40 km et 1 400m de dénivelé, aucune difficulté et la possibilité de le faire beaucoup plus rapidement qu’en 48h. A éviter par contre en plein été si c’est le calme et le silence qui est recherché. Beaucoup de monde autour de Le Haut du Tôt, même la nuit, ainsi qu’à la cascade de la Pissoire. Possibilité de faire le plein en eau derrière la maison de la ruralité à Haut le Tot.

Parcours visible ICI.

 

 

États généraux de l’alimentation

Difficile de ne pas avoir entendu parlé des état généraux de l’alimentation actuellement en cours en France. Moins facile par contre de savoir que chacun peut contribuer.

Il reste encore un mois pour s’exprimer sur la plateforme participative dans le cadre de la consultation publique. La consultation porte sur 3 thèmes :

  • production/distribution,
  • consommation,
  • exportation/international.

Pour chaque thème il est possible,

De VOTER pour ou contre les propositions faites.

D’ARGUMENTER suite à un vote ou en réponse aux différentes propositions.

De FAIRE VOS PROPRES PROPOSITIONS qui seront soumises aux votes et commentaires des autres participants.

Alors… à vos marques, prêt, claviers ! Et par ici la consultation !

Parallèlement, une plateforme citoyenne pour une transition agricole et alimentaire s’est créée. Elle rassemble 50 organisations agricoles, rurales, environnementales, de santé, de solidarité internationale ou encore du réseau étudiant. Fin septembre, elle a publié les grandes priorités qu’elle souhaite faire adopter dans le cadre de ces États Généraux de l’Alimentation. Un petit coup d’œil à ces priorités peut aider à trouver l’inspiration.

Pour en savoir plus:
sur les priorités citoyennes
Le site pour la consultation

Mon vélo pour une brouette ! Et si on troquait ?

Pourquoi ?

  • Parce que vous l’aimez bien cette étagère mais qu’elle ne vous sert plus et donc vous voulez lui offrir une deuxième vie plutôt que la déchetterie.

    Source : Blog de P.A Beaulieu

  • Parce qu’acheter et jeter tous les deux mois toute la garde robe du petit dernier parce qu’il a encore pris 3 cm est vraiment dommage.
  • Parce qu’autant que ça serve à quelqu’un plutôt que de se stocker au grenier.
  • Parce que votre jardin est trop grand.
  • Parce qu’une chaise c’est une chaise.
  • Parce que la jardinerie du coin n’a pas toutes les graines dont vous rêvez.
  • Parce que vous avez vraiment trop fait de confiture d’abricot cette année mais que vous aimeriez bien de la fraise.
  • Parce que vous avez du temps pour aller arroser les fleurs.
  • Parce que ça permet d’échapper aux grandes-surfaces.
  • Parce que ça économise la matière première.
  • Parce que c’est l’occasion de rencontrer, discuter, échanger.
  • Parce que l’idée vous plaît.
  • Parce qu’il n’y a pas que le matériel dans la vie et que les savoirs faire aussi ça s’échange.
  • Parce que…

Au final, chacun ses raisons !

Comment ?

De nombreux sites de trocs existent aujourd’hui en ligne. A chacun de trouver le sien. Dans le chaudron, c’est MyTroc qui a remporté les suffrages. Le site a la particularité de coupler troc et monnaie locale: la noisette, qui n’a cours que sur le site et ne se convertit pas en euros. Ce principe de monnaie d’échange a l’avantage de permettre le troc de manière plus large qu’entre deux personnes. Il y a plus de chance de trouver preneur pour ce que vous voulez troquer et de trouver votre bonheur dans les trocs proposés. Autre avantage, vous pouvez troquer des biens mais aussi des services.

Source : Mytroc.fr

Pour ne rien gâcher, la plateforme est facile d’utilisation, les graphiques sobres et ludiques et le tout a été mis en place par une équipe jeune et dynamique en 2015. Le site est gratuit, sans pub et ses créateurs et s’engagent à ne pas diffuser vos données personnelles. De plus, MyTroc est une entreprise de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) agréée Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale (ESUS).

Et vous, vous troquez où ?

Rencontre à l’Hôpital

Tout d’abord on en voit ça.

Les blocs de granit et le toit de Chaume.
Puis en regardant dessous…

 

une roue à eau horizontale ! Reste alors à rentrer pour découvrir ce qui se cache à l’intérieur.

 

 

Un moulin à céréales qui, d’après les débris végétaux présents, est peut-être encore en état de fonctionner.

Les céréales sont introduites en haut, passent entre les deux meules cachées par le coffrage. La meule inférieure est fixe, la supérieure tourne sous l’action de l’eau sur la roue située en dessous et la farine tombe dans le coffre situé devant.
L’arrivée de l’eau se fait par un beal avec une gouttière mobile (visible ci-dessus sous le support en pierre à droite).

Vu d’un peu plus près…

Schéma de fonctionnement de ce type de moulin. Source inconnue.

Le Hameau de l’Hôpital qui abrite ce moulin, est situé sur la commune de Pont de Montvert à proximité du sommet du Mont Lozère, en bordure du GR7.